Extraits de coupures de presse

Sensation garantie pour une rencontre frontale avec les sculptures de Noële Baker, artiste genevoise qui expérimentedepuis une vingtaine d’années aussi bien le ciment que le bronze (en passant par la résine), matériaux qu’elle ose parfois allier à la feuille synthétique opaque ou transparente, vierge ou annotée.

Cette technique a pour effet de renforcer l’impression de suspension aérienne, déjà obtenue par le long et fin support vertical ou oblique, des figures féminines. Mini déesses de la fécondité ou simplement humanoïdes vus par une femme, ces êtres intemporels sont le leitmotiv de son travail. Ils s’intégrent de manière contemporaine à la forme géométrique qui en devient presque une prolongation (et vice-versa). De plus, le côté hiératique et centré de ces personnages construits par leur squelette raide et dynamique souligne la difficulté (du point de vue humain) mais aussi la beauté du mouvement ascensionnel.Epuration formelle, oui, mais surtout jeux dans l’espace que Baker rend tantôt vetigineux avec «The turning point» (1994,170cm), tantôt figé hors du temps comme pour ses «Filigranes» (1997, 3m).

La fusion entre figure et forme s’accentue dans «Vol de nuit», où la traînée d’élévation s’élargit à la manière d’un voile en ciment oxydé. Tout aussi dynamique, la réalisation monumentale «Racines aériennes» utilise l’eau comme miroir prolongateur des sculptures.Parmi des verticales dominantes et des obliques déroutantes, cette artiste nous invite donc à un dialogue essentiel, voire à une confrontation avec ses sculptures qui constituent une poétique et matérielle allégorie de la création.

Mélina Berrini
La Clef, No 55, 2000

English